PROJECTION 2014 …

Publié le par naziunali

  • « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va. »
    Sénèque (4-65)

     

    Après Georges Mela, candidat sortant à sa propre succession, c’est au tour de Jean Christophe Angelini de s’afficher comme partant pour les prochaines municipales. Ces premiers postulants éclairent la future conjoncture électorale qui se dessine mielleusement. Si pour le premier, le programme s’inscrit naturellement dans la continuité, le second promeut une alternative au système établi. Dans ce canevas, la démarche d’U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU doit – pour défendre légitimement sa place – s’affirmer et s’imposer à travers sa projection communale de la cité du sel.

    Les municipales ne sont – certes – pas une fin en soi. Pour autant elles participent à renforcer sinon ancrer les forces politiques concernées par la gestion et le devenir de la commune. Elles sont – à l’échelle de la Corse – complémentaires de bien d’autres mouvements et luttes dès lors qu’elles n’enferment pas dans ses pièges politiciens celles et ceux qui s’y présentent. L’électoralisme rampant est la force du système en place qui maitrise ainsi à son profit la démocratie qu’il prétend incarner et qui récupère insidieusement dans un dispositif inavoué certains courants qui prétendent le combattre… Ce fallacieux procédé se pose d’autant plus avec acuité en Corse et ici à Portivecchju qu’il concourt à contenir voire à détourner les courants majeurs du nationalisme.

    La démarche d’U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU se veut aux antipodes de ces démagogues tripotages. Pour autant elle n’exclut aucun terrain de participation, de revendication et de lutte dès lors qu’il contribue au bien commun porto – vecchiais. Elle ne s’oppose pas non plus aux convergences politiques et structurelles dès lors qu’elles garantissent la sauvegarde des intérêts collectifs. Elle ne réfute pas enfin de s’inscrire dans une stratégie visant à satisfaire les points précédemment énoncés, voire d’assurer une prise de pouvoir conséquente.

    La démarche d’U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU situe également son approche politique identitaire porto – vecchiaise dans cette philosophie patriotique qui, depuis plusieurs dizaines d’années, réaffirme sans ambages ce fort et historique sentiment national corse.

    Le 24 mai, à Ribba, Jean Christophe Angelini lancera – le temps d’un meeting - sa campagne pour les futures élections municipales porto – vecchiaises au nom de « Portivecchju Altrimenti ». Les adhérent(e)s d’U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU y participeront. Toutefois cet affichage -unilatéral – semble traduire une esquisse nationale qui parait se dessiner au sein du courant autonomiste et nationaliste de « Femu a Corsica ». Nadine Nivaggioni également – élue à la Collectivité Territoriale de Corse pour « Femu a Corsica » a clairement annoncé il y a peu (Radio « Alta Fréquenza » 7 mai 2013) la présence d’une liste de son mouvement aux futures municipales ajaciennes. A l’évidence ces annonces se suivent et se ressemblent : Elles paraissent traduire une stratégie méthodique de démarcation par rapport au courant important que constitue « Corsica Libera » au sein de la Lutte de Libération Nationale. Une méthodique logique stratégique qui prend sans doute racine dans l’histoire – tumultueuse – qui a toujours opposée autonomistes et indépendantistes, eux-mêmes aujourd’hui traversés par des sensibilités recomposées.

    L’auteur de ces lignes regrette fortement que depuis plusieurs années une stratégie cohérente digne de ce nom et inscrite selon le principe d’une feuille de route n’ait pas prévalu entre les forces essentielles du mouvement patriotique. D’autant plus qu’aujourd’hui comme le rappelle Edmond Siméoni, il reste à « contraindre l’Etat français à évoluer vers des positions plus réalistes » (Interview à Corse Net Info du 13052013)…

    Quoi qu’il en soit, si la conjoncture nationale présente pour le moment des limites, la projection de U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU pour les futures municipales ne se nourrit d’aucune illusion, mais situe l’enjeu là où il est naturellement déterminé : l’alternative au système établi avec toutes celles et ceux qui sans forfaiture ni double discours et en toute clarté partagent cette même ambition.

    Dans ce cadre-là, U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU assumera toutes ses responsabilités afin d’inscrire la commune dans un tout autre schéma de développement social, culturel et économique axé sur son identité et selon la notion de bien public. Car l’histoire nous enseigne tout autant - dixit Marcel Gauchet dans « La religion dans la démocratie » - que « la cité de l’homme est l’œuvre de l’homme ».

    Ulivieru SAULI

     
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